L’esprit de la maison est un trickster, un empêcheur de tourner en rond. Sa tradition, c’est la célébration du carnaval, la fête du renouvellement : un rituel d’inversion, au cours duquel les rôles sociaux sont inversés et les bonnes manières suspendues, une célébration saturnales orgiaques qui se jouent des normes sociales. Une parenthèse émancipatrice où tout devient possible, l’apologie d’une forme d’anarchisme pragmatique s’appliquant en lieu clos, à l’image des TAZ de Hakim Bey. Anarchie des sens aussi qui bouscule le pouvoir des hautes fonctions que sont la pensée, le discours ou l’âme, en rappelant leur ancrage dans le corps grotesque.
« L’abolition du temps profane écoulé s’effectuait au moyen des rites qui signifiaient une sorte de « fin du monde ». L’extinction des feux, le retour des âmes des morts, la confusion sociale du type des saturnales, la licence érotique, les orgies, etc. symbolisaient la régression du cosmos dans le chaos »