…à Thizy-les-Bourgs…

La commune de Thizy-les-Bourgs se situe en région Rhône-Alpes, dans le département du Rhône, à 72 km au nord-ouest de Lyon. Située sur un territoire très vallonné, la ville s’est développée sur une ligne de crête dominant la vallée de la Trambouze. La commune de Thizy-les-Bourgs a été crée en 2016 suite au regroupement de trois communes : Thizy, Bourg-de-Thizy et Mardore et compte 6 509 habitants répartis entre les hameaux et les bourgs. Avec ses trois édifices protégés au titre des monuments historiques, comme La Chapelle Saint-Georges qui culmine sur l’éperon rocheux, la ville possède un riche patrimoine industriel, médiéval et rural, caractérisé par son bâti en pierres dorées. Gros village, Thizy compte pourtant un hôpital, une bibliothèque et une zone commerciale offrant toutes les commodités qu’on peut attendre d’une petite ville.

Un peu d’histoire…

Depuis le Moyen-Âge, la ville de Thizy joue un rôle important dans la province du Beaujolais. Géographiquement, elle est au carrefour de la route de Paris à Lyon et de Roanne à Villefranche-sur-Saône. Lieu de passage, Thizy devient en 1150 la première « ville franche » du secteur grâce à la charte de franchise d’Humbert III, sire de Beaujeu. Ce nouveau statut entraîne un fort développement du commerce dans la cité médiévale. Le relief de Thizy lui offre une position naturelle de promontoire ouvert sur la vallée de la Trambouze. Édifié à l’extrémité d’un éperon rocheux qui lui confère l’image d’une citadelle, le château de Thizy atteste de l’importance de la ville des sires de Beaujeu. Le site castral sur le mamelon rocheux au plus haut de la ligne de crête accueille le château et son donjon. D’après les textes, son enceinte fortifiée est équipée de huit tours de défense, aujourd’hui disparues, et de quatre portes d’entrée. L’enceinte renfermait de nombreuses habitations disposées autour du château. A partir de la moitié du XVIe siècle, suite à la mort du duc d’Anjou, un climat de trouble s’installe entre les partisans du couronnement d’Henri IV et ses opposants. En 1590, le château de Thizy est assiégé et détruit. Aujourd’hui, le site garde le nom de « quartier du château » qui rappelle l’importance de la cité à l’époque médiévale. Quelques maisons à pans de bois témoignent de cette époque. Les ruelles montantes, encerclant la butte, et les nombreux puits encore visibles laissent imaginer l’occupation dense sur l’ancienne emprise du château et la localisation de ses portes. En contre-bas de Thizy, Bourg-de-Thizy accueille depuis le IXe siècle un prieuré construit sous l’égide de l’abbaye de Charlieu. Deux pouvoirs s’opposent à l’époque, les sires de Beaujeu et les abbés de Charlieu. Sièges de deux paroisses différentes, les entités de Thizy et de Bourg-de-Thizy sont dissociées à la Révolution française.

Au cours du XVIIe siècle, la partie orientale du Haut-Beaujolais est fortement peuplée, et vit essentiellement du travail de la terre et du tissage des filés de coton et de chanvre. Bien que les sols du bassin de Bourg-de-Thizy soient favorables à la culture, leur travail ne suffit pas à nourrir une population grandissante. Chaque famille cumule une activité d’agriculture et de fabrication. Le tissage à domicile prolifère sur le territoire. Les hommes deviennent « tixiers » et tissent le lin et le chanvre sur leur métier. Les tixiers sont rapidement remplacés par les tisserands qui tissent le coton. Thizy s’affirme comme un fief des patrons du textile.

Au XIXe siècle, Thizy accueille le plus grand marché de lin, chanvre filé et de coton du secteur. Thizy fait figure d’exemple dans le commerce et l’industrie avec son marché et ses sites manufacturiers. Les vallées du Reins et de la Trambouze rassemblent de nombreuses manufactures de coton, les usines familiales et les ateliers se servant de la force hydraulique pour faire fonctionner les machines. Le progrès technique et la mécanisation donnent un profond essor au territoire. Les filatures traditionnelles à rouet qui produisent un fil grossier font place aux machines à vapeur qui offrent un filage précis. En 1858, les premiers métiers à tisser mécaniques sont installés à Thizy. Le vieux bourg de Thizy se transforme rapidement en cité industrielle avec l’essor de l’industrie textile. De nombreux logements ouvriers sont construits. Le paysage local se transforme et voit apparaître de nombreuses toitures en sheds et des cheminées. Afin de faciliter l’approvisionnement et les expéditions de marchandises, un chemin de fer voit le jour en 1882 de Saint-Victor-sur-Rhins à Thizy. Cette ligne à voie métrique suit la route à flanc de coteau en franchissant le relief difficile des hauteurs de Thizy. Trois anciennes gares sont encore visibles sur la commune de Thizy-les-Bourgs : celle de Thizy, de Bourg-de-Thizy et de La Platière.

De la fin du XIXe jusqu’en 1965, la région connait une situation industrielle instable. A la fin du XIXe siècle la demande pour le textile diminue et les pays étrangers imposent une forte concurrence. L’essoufflement du secteur se fait sentir. Victime du déclin de l’activité industrielle textile, la ligne de chemin de fer disparaît en 1934. La crise de 1965 signe la fin de l’industrie dans la région.

Source : Diagnostic AVAP, mai 2018